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Rita, une jeune coiffeuse de 27 ans, issue d’un milieu simple, décide un jour de se créer une éducation. Elle s’inscrit à un cours du soir de littérature anglaise à l’université. Son professeur, Frank Bryant, est un poète qui a perdu ses illusions tant artistiques que sur le milieu universitaire et essaie d’oublier son quotidien en s’imbibant d’alcool.


Rita doit se battre contre la réaction hostile de son mari et de son père qui n’attendent d’elle qu’une chose : qu’elle ait enfin un enfant après six ans de mariage. Le jour où son mari, étroit d’esprit et possessif, n’en peut plus de voir ses livres et les brûle, Rita, dépitée, demande à son professeur : « Mais il croit quoi ? Que je m’envoie Tchékov ? ».


Un soir, dans un pub, Rita s’aperçoit que sa mère elle aussi se demande s’il n’y a pas autre chose à vivre. « Il doit bien y avoir autre chose à chanter… » remarque tristement sa mère alors que tout le pub chante à tue-tête des chansons ringardes…
On assiste au décalage de vocabulaire et aux quiproquos des réponses de Rita par rapport aux autres étudiants, « formatés » aux études, puis à l’émerveillement de Rita à chaque fois qu’elle « rencontre » de nouveaux poètes comme William Blake.
L’accès à la culture va lui ouvrir de nouvelles possibilités, de nouveaux choix. Elle verra aussi qu’être cultivée ne garantit pas une vie heureuse. Très admirative d’une colocataire extrêmement cultivée et fan de Malher, elle ne comprend pas que celle-ci fasse une tentative de suicide… d’autant que sa co-locataire passait son temps à choisir des aliments bons pour la santé ! Avec son bon sens profond, Rita reste perplexe devant ce paradoxe.


En bref, c’est un merveilleux film à la fois loufoque et qui brille par sa sensibilité et son humanité. Rita nous montre que la connaissance ouvre de nouvelles portes. Même si la curiosité a un certain prix. La magie de ce film réside aussi dans la façon dont Rita, un peu grâce à son prof, échappe au formatage des autres étudiants. Mais elle reste elle-même enrichie de sa nouvelle capacité de penser grâce à la culture.