Ce film, basé sur l’histoire vraie de la Colonie Dignidad, se déroule au Chili en 1973, lorsque Pinochet s’empare du pouvoir. Un jeune couple, Daniel (interprété par Daniel Brûhl) et Léna (interprétée par Emma Watson), se trouve parmi les opposants qui manifestent contre la terrible répression qui suit le coup d’état.
Daniel est arrêté par la nouvelle police politique et est emmené dans un camp secret, la tristement célèbre Colonie Dignidad, colonie agricole sectaire, qui servait aussi de prison et de lieu de torture. Une prison, dont en 40 ans, seules 5 personnes ont réussi à s’évader… Léna, ne réussissant pas à obtenir l’aide des militants, décide de tout faire pour aider Daniel, et va réussir à intégrer la Colonie Dignidad dans l’espoir de le retrouver.
Nous découvrons alors cette Colonie Dignidad, camp secret à l’organisation sectaire tenu par un ancien nazi, dont l’obédience à la religion catholique cache en fait un système d’exploitation des individus. Ceux-ci sont séparés en trois groupes (hommes, femmes et enfants), et la communication entre ces trois groupes est formellement interdite. Cette situation de séparation et d’enfermement permet au prêtre-gourou, Paul Schäfer (interprété par Michael Nyquist), d’y faire régner sa loi, avec l’appui des gardiens et des gardiennes qui lui sont dévolus. Tout est planifié, organisé, et les règles sont extrêmement strictes.
Tout au long du film nous découvrons en même temps que Léna, de plus en plus horrifiée, le mécanisme d’oppression et d’enfermement vécu par les personnes vivant à la Colonie, et subissant des sévices de toutes sortes : soumission féminine au « gourou », pédophilie, et multiples expériences de « destruction » psychologique. Les sous-sols sont quant à eux équipés de matériel sophistiqué, servant aux expériences de torture physique.
Ce film, qui restitue le quotidien et l’horreur de la vie au sein de cette Colonie, nous montre les mécanismes mis en œuvre pour entraîner la destruction psychologique et physique d’un individu. En le regardant, rappelons-nous que tout cela a bien existé dans un passé proche… Et que bon nombre des victimes restent aujourd’hui encore sous le choc de leurs traumatismes.