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Plusieurs études ont mis en lumière les liens existants entre la maltraitance animale et les violences envers les humains (voir notamment cet article qui en liste plusieurs). On trouve ainsi des corrélations significatives entre les auteurs de violences conjugales et de violences sur les enfants, et les auteurs de maltraitance envers les animaux. Par ailleurs, les enfants victimes de violences ont plus de probabilités d’être eux-mêmes auteurs de violences sur les animaux. Et les enfants auteurs de ce type de violences ont plus de risques d’être en contact avec la justice ensuite… Une vraie spirale noire de la violence envers les vivants.

La maltraitance animale est donc un signal d’alerte pour les personnalités à risque. La triade Macdonald, ou triade de sociopathie, en avait d’ailleurs déjà fait l’un de ses piliers : cette théorie postule que lorsque 3 caractéristiques sont présentes en même temps (déclenchement du feu, énurésie, et cruauté envers les animaux), elles sont habituellement associées à des prémices de violence.

Ce lien entre maltraitance animale et violence envers les humains s’explique facilement : ce sont les mêmes mécanismes de « chosification », la même jouissance à avoir du pouvoir sur sa victime, la même absence d’empathie, qui entrent en jeu dans les deux types de violences.

Il est donc essentiel de prendre en compte ce signal, pour le suivi des personnalités à risque, et la protection de leurs victimes actuelles ou potentielles, humaines bien sûr, mais aussi animales.

Car le bien-être animal est aussi une vraie cause à défendre… Des associations s’y attellent, comme L214 qui a beaucoup fait parler ces derniers mois, en diffusant plusieurs vidéos choc sur le traitement des animaux dans les abattoirs. S’en sont suivis un rapport d’enquête parlementaire sur les 941 abattoirs de France, publié fin septembre, et un projet de proposition de loi présenté début octobre par Olivier Falorni.

En marge de ces scandales dénoncés par L214, Stéphane Le Foll avait déjà présenté en avril dernier un plan pour le bien-être animal, ciblant particulièrement les abattoirs, mais concernant aussi les animaux d’élevage et de compagnie. Il avait également annoncé son intention de créer un délit de maltraitance animale.

Des avancées qu’il faut saluer, même si la route est encore longue pour arriver à une société où l’animal sera véritablement respecté en tant qu’être vivant, dans les textes, et dans les faits.

Quoiqu’il en soit, la lutte contre les violences faites aux humains, et contre celles faites aux animaux sont deux combats – peut-être un seul finalement, le même…- qu’il faut mener avec force et conviction, à renfort d’information, de prévention, et de législation.