Maxime Gaget témoigne dans l’ouvrage « Ma compagne, mon bourreau », paru en début d’année, de l’enfer qu’il a vécu. Il raconte comment il a été malmené et torturé par celle qui a été sa compagne, et comment il s’est retrouvé sous son emprise.
« Avant de connaître Nadia je menais une petite existence assez calme. Et cette catastrophe m’est tombée violemment dessus. Cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand ».
L’auteur nous décrit de façon poignante, étape par étape, comment le piège s’est refermé sur lui. Comment son bourreau l’a piégé. Comment il s’est retrouvé emmuré dans le silence : honteux, humilié, rabaissé. S’il envisage de se rebeller, elle referme encore plus le piège en le menaçant de l’accuser d’attouchements sur ses enfants. Il nous montre aussi très bien comment, parfois, une petite voix vient le prévenir : « Mais dans quoi est-ce que je m’embarque ? » ou bien lui murmure « de faire demi-tour ». Nous connaissons tous cette « petite voix » en nous, pleine de sagesse, qui vient nous avertir que quelque chose cloche… Et combien de fois l’avons-nous fait taire !
Maxime Gaget nous décrit encore comment sa prédatrice, son bourreau, finit par tenter de lui faire croire que tout est de sa faute : « Si tu ne m’avais pas énervée, rien de tout cela ne serait arrivé ». « Elle transforme ma vie en une longue et douloureuse servitude. Je n’ai plus la moindre liberté, si ce n’est celle de me taire, exécuter ses ordres…..et souffrir en silence ». Sa compagne se révèle un bourreau d’une extrême cruauté, manipulatrice, perverse et tellement comédienne. L’auteur nous explique qu’il porte en lui des cicatrices bien plus profondes que celles visibles. « J’ai été marqué au fer rouge dans tous les sens du terme ».
Lorsque l’on parle d’emprise, ou de violence conjugale, on pense généralement que le coupable est un homme. Certaines personnes ont malheureusement du mal à imaginer qu’un homme puisse subir les violences d’une femme. Or, même s’il y a un pourcentage plus élevé de « prédateurs » hommes, les femmes « prédatrices », « ogresses », existent aussi. Et elles sont tout aussi destructrices que les hommes. Selon l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, que cite Le Monde dans un article très intéressant sur les chiffres relatifs aux hommes battus, paru le 10 avril dernier, un homme meurt tous les 14,5 jours sous les coups de sa compagne. Et 149 000 hommes ont été victimes de violences dans leur couple en 2012 et 2013. Sans compter les violences psychologiques qui ne sont pas recensées…
En outre, si les victimes femmes ont déjà beaucoup de mal à témoigner, c’est encore plus difficile pour les victimes hommes. Car ces hommes sous emprise se sentent tellement honteux, persuadés qu’ils seront considérés comme des faibles, que les crimes dont ils sont victimes, parfois jusqu’à leur totale destruction, restent souvent non dénoncés…
« Quand 10 femmes sur 100 déposent plainte suite aux violences qu’elles ont subies, seuls 3 hommes sur 100 osent se tourner vers la justice, toujours selon l’ONDRP », confirme Le Monde.
Merci à Maxime Gaget pour avoir osé soulever le voile du silence. La médiatisation de son histoire a permis de rappeler cette réalité trop souvent oubliée des violences faites aux hommes. Souhaitons-lui une belle route de vie…
« Tout homme se retrouvant dans ma situation, exactement au même titre qu’une femme battue, doit avant toute chose arrêter une bonne fois pour toutes de se murer dans un silence toxique. Cela demande un certain courage : ce n’est pas moi qui vais dire le contraire ! Ré-a-gi-ssez ! Si vous ne faites pas entendre votre voix et votre histoire, personne ne le fera à votre place ! »