M. Night Shyamalan met en scène une communauté rurale vivant à la fois dans le confort et dans la peur. Ce « village » est isolé du reste du monde par une forêt hostile peuplée de terribles créatures, une forêt qui à la fois menace et protège. En effet, une frontière sépare le village de la forêt : si aucun habitant ne la franchit dans un sens, aucune créature ne la franchira dans l’autre sens. Jusqu’au jour où une jeune fille aveugle décide de traverser cette forêt maléfique pour rapporter un remède au garçon qu’elle aime. Le fait d’être aveugle va paradoxalement l’aider : elle ne peut pas avoir peur de ce qu’elle ne voit pas…
On découvre qu’en fait ce sont les doyens du village qui ont peuplé le bois de créatures maléfiques afin d’empêcher les habitants de s’en aller. Le but : continuer à vivre coupés du monde, comme il y a deux siècles, espérant protéger leurs enfants de « l’horrible nature de l’être humain ». Ils se déguisent donc, se faisant passer pour des créatures agressives qui guettent la moindre intrusion. Personne ne peut se rendre compte qu’il existe de l’autre côté un monde différent, régi par d’autres règles de vie.
Ce film montre à quel point l’être humain peut être influencé, dès lors qu’il est en présence de gens en qui il a confiance. Car finalement, les chefs du village ont réussi à instaurer un climat d’angoisse, jusqu’à rendre les habitants incapables d’imaginer s’aventurer au-dehors. Seule l’aveugle guidée par l’amour pourra franchir la frontière invisible des terreurs indicibles. Son handicap lui permet de voir au-delà des apparences le chemin de la libération.